La famille dinosaure

Un jour, maman dinosaure était dans son jardin quand elle a entendu un petit bruit comme ça : crrrrr, crrrrr. Alors elle a regardé. Qu’est-ce que c’était ? Un œuf de dinosaure qui était en train d’éclore ! Et elle a vu sortir un petit dinosaure. Il était mignon, mais mignon…tellement mignon qu’elle a dit :
– Oh mon petit chéri que tu es mignon… Fais moi une risette ! Dididididi, fais-moi une risette !
Et elle lui a chatouillé le menton avec sa grosse langue. Le bébé dinosaure il en fut très content, ça l’a fait rire. Il a ri comme ça : Didididi ! Et voilà comment on l’a appelé Didi.

Et là, tout d’un coup, on a entendu un deuxième crouioucrouuu ! cccccrrraccc ! Mais ! qu’est-ce que c’était encore ? C’était le deuxième œuf qui se craquelait. Il en est sorti un autre dinosaure ! Il était joli… Mais joli, si joli que sa maman lui a dit :
– Oh comme tu es joli mon petit chéri, comme tu es joli ! Fais-moi une risette !
Mais celui-là il a répondu « No no no ! » Alors on l’a appelé Nono.

C’est à ce moment-là que le troisième œuf s’est mis à craquer et qu’il en est sorti un magnifique troisième dinosaure qui était si magnifique, mais si magnifique que sa maman lui a dit :
– Ah !!! Mais que tu es un trésor mon petit chéri !  un tré-sor !
Et papa qui venait d’arriver a dit qu’on l’appellerait Sosaure, celui-ci.

C’était encore un garçon. Oh zut ! Je n’ai mis que des garçons dans cette histoire ! Tu ne crois pas que Sosaure pourrait être une fille ? On l’appellerait Saurette. Non ? C’est trop tard ? Bon, ce sera pour une autre histoire alors, ou même dans celle-ci, on ne sait jamais...

Donc il y eut dans la famille dinosaure trois petits garçons : Didi, Nono et Sosaure. Ils s’entendaient très bien tous les trois, c’était vraiment des bons copains. Sauf que parfois, ils se disputaient. Et quand ils se disputaient, c’était pour des riens. Enfin des presque rien.

Par exemple un matin Nono piqua le jouet de Didi. Bien sûr, Didi le lui redemanda. Mais Nono a répondu comme il aimait répondre. Tu sais quoi ?
– Nonono !
– Si, si ! Il a dit Didi.
Mais Nono a répété : Non ! En se retournant pour emporter le jouet.
– Si, a crié Didi en tirant le jouet de toutes ses forces.
– Non !
Si !
– Non !

Alors Didi a dit quelque chose de très méchant à son frère. Je ne sais pas ce que c’était parce que ce n’est pas dans l’histoire, mais ce que je sais c’est que Nono en a été très triste. Si triste qu’il a ramené sa tête sous lui entre ses pattes pour ne plus voir son frère et parce qu’il avait envie d’être tout seul et très malheureux. Et il s’est mis à pleurer. Et après, il a jeté le jouet très loin et il est parti tout seul vite vite.

Didi était bien embêté. Alors il est rentré dans la maison avec une drôle de tête tu comprends. Son papa, qui l’a vu, lui a demandé ce qui se passait.
– Rien, a répondu Didi.
– Tu es sûr que tout va bien ? Tu as une drôle de tête !
Mais Didi ne répondit rien, il est allé chercher un livre pour lire dans son coin. Tout d’un coup, Sosaure demanda :
– Où il est Nono ?

Il s’est mis à l’appeler : Nono ! Est-ce que tu crois que Nono a répondu ? Bien sûr que non ! Alors ça a commencé comme une partie de cache-cache. C’était rigolo. Nono était très bien caché. On a commencé à le chercher derrière le canapé. Il n’y était pas. Derrière le fauteuil. Il n’y était pas. Derrière la porte ouverte ? Il n’y était pas, ni sous la table. Alors on a regardé dans les toilettes, mais non, il n’y était pas. Dans le placard ? Non plus. Enroulé dans les rideaux peut-être ? Eh ben non. Ah, ça commençait à devenir ennuyeux, parce qu’il était vraiment trop bien caché. Maman s’est mise à le chercher elle aussi, avec papa. Et tous les quatre, ils criaient Nonoooo ! Nonoooo !! Et Nono ne répondait pas.

A la fin, Sosaure a dit : – On n’a pas cherché dans le jardin !
Ils ont tous couru dehors pour regarder derrière les arbres, et c’est juste là que Nono a bougé dans le massif d’hortensias, superbes et tout roses comme le soleil quand il se lève le matin. Il n’était plus triste du tout et il en avait assez d’être caché, il voulait qu’on le découvre. Et ça a bien réussi.
– Nonoooo ! a crié toute la famille en même temps.

Maman s’est précipitée vers lui pour lui dire qu’on ne commençait pas une partie de cache-cache tout seul sans prévenir les autres, et qu’on ne restait pas si longtemps sans se montrer, mais en fait elle était tellement contente de le retrouver qu’elle lui a seulement donné un coup de langue comme un gros bisou. Ça a été une grande fête je t’assure.
– J’ai faim, a dit Nono.

C’est vrai que c’était l’heure de manger, mais on n’avait plus le temps de cuisiner. Que faire ? Ils ont décidé de préparer des gros sandwichs pour pique-niquer dans le jardin. C’était des sandwiches à la banane et à la peau de courgette avec des cornichons rouges. Oui, je sais, toi tu n’aimes pas, c’est bizarre, mais pas pour les dinosaures. Eux, c’est leur grande spécialité, ils adorent. Et du coup, la dispute de Didi et Nono s’est terminée : ils ont fait la paix, c’est bien plus agréable d’avoir fait la paix pour pique-niquer.

Et voilà, mon histoire aurait dû s’achever là si on n’avait pas entendu un bruit bizarre.
Chhhut !

 Qu’est-ce qu’on entend ? Tu entends, toi ? Crrrrr Crrrr ! Crrrrr ! Ma parole, c’est encore un œuf !
– Oh ! dit maman. Mon Dieu, j’avais oublié cet œuf là !
Eh oui, c’était une petite dinausaurette qui sortait enfin, avec une faim énorme parce qu’elle était restée très très longtemps dans son œuf ! Alors elle s’est précipitée sur le sandwich de sa maman et elle lui en a piqué un gros morceau. Miom, miom, miom, disait-elle pendant que tout le monde la regardait gentiment.
Toi, tu vas t’appeler Miom Miom, a décidé maman.

Ensuite, comme il faisait beau, ils sont allés se baigner dans le lac à côté avant la sieste. Didi était tellement pressé d’aller dans l’eau qu’il a dévalé la colline sur les fesses et plouf ! Alors tout le monde a rigolé, même la colline. Elle s’est transformée en toboggan, et ça a fait plouf ! plouf ! plouf !
Vous n’allez pas dans l’eau tout seuls, ont dit les parents.

Et aussitôt, ils ont pris ce toboggan. Mais eux, ils étaient si gros que PLOUF ! PLOUF ! Ils ont éclaboussé tout le monde en riant. Ils ont joué encore un peu tous ensemble au Lac à Douche et puis, bien fatigués, ils sont rentrés se reposer.

Elle est vraiment finie maintenant l’histoire. Tu veux aller dormir aussi ?