Titsoucou attend le père Noël

C’est bientôt Noël. La maman de Titsoucou a mis dans sa chambre un joli calendrier de l’Avent avec un énorme sapin dessus. Elle a dit que quand toutes les portes dans le sapin seraient ouvertes, le père Noël arrêterait ses rennes sur le toit. Il lui descendrait ses cadeaux dès qu’il dormirait profondément.

Le soir de mon histoire, Titsoucou se coucha comme d’habitude. Seulement, au lieu de s’endormir, il gardait les yeux grand ouverts. Le sommeil ne venait pas. Et même s’il fermait les paupières, le sommeil ne venait pas. Tu sais pourquoi? Parce qu’il était pressé que ce soit Noël. Il pensait au Père Noël et aussi à ses copains. Doudou non plus ne dormait pas.

Tagada, tagada, hhhiiiih hhiiiih, chploc! C’est comme ça que Titsoucou imaginait l’atterissage. Qu’est-ce que c’est, “chploc” ? Les bottes du Père Noël quand il descendait du traineau. C’est parce qu’il avait mis ses deux pieds en même temps sur le toit en descendant. Parfois, sur d’autres toits, ça faisait chploc, chploc, parce que le Père Noël posait un pied après l’autre. Bien sûr, ça ne faisait jamais chploc, chploc, chploc ! Tu sais pourquoi? Parce qu’il n’a pas trois pieds voyons !

Tout d’un coup, Titsoucou a eu une idée tellement chouette qu’il a bondi de son lit à toute allure. Si vite que tu ne l’aurais même pas vu se lever, tellement c’était rapide. Mais quelle était donc cette idée ?

Puisque le Père Noël viendrait quand toutes les portes du sapin seraient ouvertes, il allait ouvrir le calendrier d’un seul coup et le Père Noël serait bien obligé de venir tout de suite. Il détacha donc le 7 et il découvrit un vieux berger qui le regardait. A la porte d’à côté, il y avait un ange avec ses deux ailes déployées, super beau et tout brillant.

Titsoucou riait tout seul de sa bonne idée.

Il ouvrit au hasard une autre porte,
Et bêêê … c’était quoi? Oui, un mouton (forcément, sinon le berger se serait ennuyé).
Derrière une autre porte, il y avait, hi han … un âne !
Et là, qu’est-ce qu’il y avait derrière cette porte vraiment difficile à ouvrir ? Un autre ange qui jouait de la trompette : Tadaaa !
Après il découvrit une dame qui attendait un bébé.
Après tu sais quoi? Couin, couin ! Un ? Un canard !
Et puis quoi ? Une étoile.
Et puis un gros seau d’eau (pour donner à boire à l’âne et aux moutons).
Et puis des graines pour donner aux oiseaux. Mais il n’avait pas encore vu d’oiseau.
Ah! Si, là, un oiseau tout blanc dans la porte en bas du calendrier.

Tout en haut du calendrier, Titsoucou découvrit un chameau.
Et puis encore ouah, ouah … oui, un chien,
Un monsieur barbu,
Mmeuh…  oui ! Un bœuf !
Une limace
Et un escargot rigolo.

Il ne restait plus qu’une grande porte. Titsoucou avait le cœur battant. S’il l’ouvrait, le Père Noël viendrait cette nuit, c’était sûr. Avec beaucoup d’attention, il décolla la porte du calendrier et il découvrit le monsieur barbu et la jolie dame qu’il avait vus, et un bébé dans la paille avec une jolie lumière.

Titsoucou regarda son calendrier pendant longtemps. Ensuite il retourna dans son lit, serra son doudou contre son cœur, sourit et ferma les yeux. Seulement… seulement, il n’arriva toujours pas à s’endormir. Tu sais pourquoi? Mais oui, il pensait encore au Père Noël!

C’est pour ça qu’il a très bien entendu quand dans sa chambre, ça a fait ce petit bruit : ppchchchchuiiitt. Il se redressa et il se frotta les yeux. C’était le Père Noël, dans sa chambre à lui ! Mais il était vraiment bizarre ce Père Noël. Il portait un vêtement de sport. Un jogging ! Rouge, d’accord, mais ce n’était pas son manteau. Il n’avait pas non plus ses bottes mais des baskets. Des baskets normales ! Les yeux de Titsoucou cherchaient partout. Où était la hotte, et les jouets? Nulle part ! Titsoucou allait presque se mettre à pleurer quand le Père Noël vint s’asseoir sur le bord de son lit.

– Bonsoir Titsoucou, lui dit-il, l’étoile du berger est venue dans mon atelier. Elle m’a dit que tu avais ouvert sa porte en avance sur ton calendrier, et toutes les autres portes aussi jusqu’au bébé Jésus pour que je vienne cette nuit. Mais je ne peux pas t’apporter tes jouets cette nuit. Je n’ai pas le droit.
– Quoi? T’as pas le droit? Pourquoi? demanda Titsoucou éberlué.
– Parce que Noël c’est quand les jours commencent à rallonger tu comprends, pas là tout de suite quand ils continuent à raccourcir.
– Eh ben y a qu’à changer!
– Impossible, c’est décidé comme ça depuis très longtemps. Il faut attendre la lumière. … Tu imagines, si les jours raccourcissaient, raccourcissaient ? A la fin il n’y aurait que de la nuit, ce serait bien triste. C’est pour ça qu’on est content quand le jour commence à rallonger.

Le Père Noël rigola dans sa barbe (oui, parce qu’il avait quand même sa barbe). Il montra la petite lampe allumée dans la chambre.
– D’ailleurs, toi aussi tu aimes bien la lumière, on dirait!

Il se pencha vers Titsoucou et sa barbe lui fit un guili sur la joue.
– Bonne nuit Titsoucou. Je repars maintenant mais je reviendrai pour Noël.
– Dis, pourquoi t’es en jogging?
– Parce que c’est ma tenue d’atelier. Je suis juste passé te voir à cause de l’étoile. Elle ne voulait pas que tu sois triste demain matin, parce que tu as bon cœur. Allez, maintenant, j’y retourne. Mes lutins m’attendent.
– Mais Père Noël, comment je vais faire? Maintenant j’ai ouvert toutes les portes !
– Ah, ne t’inquiète pas, je vais arranger ça d’un coup de barbe.


Et hop! Il balaya le calendrier de sa longue barbe et aussitôt il s’en alla par la fenêtre. Titsoucou se précipita hors de son lit. C’était vrai : le père Noël avait tout réparé avant de partir. Avec un grand soupir, avec un grand sourire, Titsoucou retourna dans son lit et ferma les yeux.

Est-ce qu’il s’est endormi cette fois? Je crois bien que oui.